Le premier mai. Ma première journée piste. Elle était prévue depuis longtemps. Certains se sont désistés, certains se sont ajoutés. On s'est regroupés pour partir à deux remorques de deux motos. niglo (RC8) et Fab (R1) d'un côté, Vivien (SV) et moi (ER6) de l'autre. David nous accompagnait, partant avec sa voiture derrière Vivien et moi, avec tout notre équipement. C'était une bonne chose, car avec deux motos à trainer, la Clio était à la peine.
Notre rendez-vous était à 5h45 chez Vivien pour partir à 6h00. J'avais mis mon réveil à 5h00. L'excitation m'a réveillé cinq minutes avant. Petit dej' un peu plus abondant que d'habitude, chargement de la voiture et départ. La journée est lancée. J'arrive chez Vivien, David est là, les motos sont sur la remorque. Vivien a préparé la mienne dans la semaine. On transfert mes affaires de ma voiture vers celle de David, puis on part. On a dix minutes d'avance sur le programme, et le jour commence à poindre.
La route du barrage est fermée. On passe par Roanne même. Les routes ne sont pas très propres, et les trous et bosses nous chagrinent un peu. Il ne s'agirait pas de perdre une moto en route. Avec les deux motos à trainer, la Clio peine dans les côtes ardues. L'une d'elles servait aux nouveaux propriétaires d'automobile des années 1930 à tester la puissance de leurs nouveaux engins me raconte mon père le soir (sur Wikipedia, on verrait « information à vérifier » ou bien « sources manquantes »
). Malgré tout, on avance bien. On s'arrête une fois en chemin pour vérifier les sangles (ça permet aussi de se dégourdir les jambes). Aucun problème, on peut repartir.
A quelques kilomètres du circuit, on hésite sur la route à prendre. On prend une direction, nous rendons compte que ce n'est pas la bonne puis faisons demi-tour. Toujours hésitants, on s'arrête de nouveau pour demander à David de nous trouver le chemin avec son iPhone. On trouve et on s'apprête à repartir quand un gros 4×4 Mitsubishi tirant une remorque et deux motos apparaît. En un instant on les reconnaît (et réciproquement). Ce sont niglo et Fab, partis plus tard que nous de Renaison. Ils s'arrêtent à notre hauteur et mettent pied à terre. Retrouvailles, présentations pour ceux qui ne se connaissent pas encore. Chacun remonte dans son véhicule, et on fait les quelques kilomètres restant ensemble.
7h50, on arrive sur le paddock (quelques mètres carrés de bitume et un bungalow). On gare les voitures, descend les bécanes des remorques, décharge les affaires et s'installe. Fabien a une tonnelle, une table de pic-nic et deux chaises, la grande classe. Une fois installés, on se dirige vers les organisateurs auprès desquels on signe la décharge. On nous demande de présenter nos motos au contrôle technique. En fait de contrôle technique, il s'agit plus de nous coller un autocollant sur le garde-boue, une gommète sur le carénage (rouge pour les débutants, bleue pour les confirmés) et vérifier qu'il y a bien du scotch sur les feux. Je croise la fille de la concession KTM à Aubière.
Le briefing est prévu à 8h30. Il commence à 8h35. On nous présente le circuit, l'emplacement de l'entrée et de la sortie de la piste, celui des feux de signalisation et du commissaire, ainsi que de la signification de la signalisation. Puis on nous « lâche ». Ce sont les confirmés qui commenceront la journée. Parmi eux bien sûr Fab et niglo, mais également un groupe de quelques jeunes en 125cc. De futurs Randy
. Leur roulage commence. On les observe depuis le bord de la piste. Après trois tours, niglo rentre au paddock. On descend voir ce qui se passe. rien de grave. Il a essuyé sa visière avec son gant et n'y voit plus rien. Vivien lui passe de quoi nettoyer sa visière et il repart. On retourne les observer, puis vient le moment d'aller nous équiper, Vivien et moi.
Avec méthode et application, je mets mon équipement. D'abord le bas de la combarde, puis les bottes, la dorsale, le haut de la combine, le tour de cou. Il reste encore quelques minutes. Je ferme le cuir, enfile le casque, mets mes lunettes. Le temps passe très lentement. Je démarre la moto, enfile les gants, puis me dirige vers l'entrée de la piste et le grand bain, suivi de près par Vivien. Ca approche de plus en plus. Le contrôle sonomètre est passé, et on s'installe pour partir. La session des bons se termine. La nôtre commence. Le petit papy à la sortie du paddock contrôle qu'on a bien attaché notre casque et mis notre dorsale et glisse un trait d'humour, puis nous libère.
Ca y est. J'entre sur la piste. Je n'en mène pas large. C'est exceptionnel. Un moment que je n'oublierai pas de si tôt. Mais il faut déjà se concentrer sur autre chose : la ligne droite commence, et je m'applique à faire chauffer les pneus.
En faisant des zig-zag comme nous l'ont conseillé les habitués du fofo. En accélérant et freinant. Le premier virage. une courbe rapide à droite. Puis un autre. C'est fou : au bout de chaque ligne droite, on trouve un virage
. Je commence tranquillement. Je ne souhaite pas me mettre au tas. Après quelques tours (2 ? 3 ? 5 ? difficile de compter quand on se concentre sur son pilotage), Vivien, parti juste derrière moi me déboîte à l'accélération au début de la ligne droite. Ravi d'avoir un lièvre que je connais, je parviens à le suivre. Plusieurs fois, je le vois se retourner après un virage en regardant l'entrée du même virage pour voir où j'en suis. Il ne me vois pas, et pour cause, je suis juste derrière lui et parviens à ne pas me faire distancer. Après une demi-heure, le drapeau à damier nous est présenté. On fait le dernier tour, et on rentre dans le paddock. Les jambes ont mal, et j'ai du mal à tenir sur mes deux roues avant de mettre la béquille juste après m'être arrêté. Mais j'ai la banane. Vivien aussi est ravi.
On garde notre équipement pendant que les confirmés repartent en piste. L'organisation nous appelle pour faire un petit (le mot est juste) débriefing et nous expliquer quelques rudiments du pilotage sur piste (tout des choses qui nous avaient déjà été dites, soit par Greg, soit par Fab). On monte sur la butte pour regarder les autres. Les gamins en 125cc sont impressionnants. Leur vitesse de passage en courbe est telle qu'il ne cèdent presque rien aux autres dans la ligne droite, mais ils les déposent tout simplement dans le sinueux. Ecœurant. Niglo essaie d'en suivre un et sort large du premier virage, faisant une centaine de mètres dans l'herbe avant de revenir en piste sans dommage. On retourne à nos motos pour repartir. La descente des escaliers est difficile, très difficile pour les cuisses.
Une nouvelle session se met en route pour les débutants. On ne roulera pas autant que lors de la première session. Le pot de Vivien explose à mi-séance et l'oblige à rentrer au stand. Je rentre à mon tour quelques minutes plus tard, rincé. On essaie quelques rafistolages sur le pot de Vivien, pour qu'il puisse essayer de repartir au tour suivant. L'organisateur vient nous voir et nous demande a qui est l'ER6 noire. C'est la mienne. Il me dit que je fais très bien, qu'il ne me reste plus qu'à écarter le genou intérieur. Fab et niglo repartent.
Puis revient notre tour. Je roule, et me rend compte que mon rythme s'accélère petit à petit. Dans le virage numéro 1, je parviens même à poser le genou. La première fois. Ce n'est pas une fin en soi, ni mon objectif premier, mais ça marque une vie de motard. Pendant ce temps, Vivien essaie mais est obligé de retourner au paddock à cause de son pot. La journée est quasi terminée pour lui
J'écourte un peu plus ma session que la précédente. Là aussi je suis crevé. Quelques minutes avant la fin de la session, celle-ci est interrompue. Le copain de la fille de KTM Aubière a perdu le contrôle à la réaccélération dans le dernier virage. La machine ne redémarrera pas, et le bonhomme est un peu abîmé au niveau de la cheville.
Vient la pause déjeuner. On mange, on se repose, on essaie quelques réparations supplémentaires sur le pot de Vivien. On essaie de récupérer au mieux.
Les sessions de l'après-midi reprennent. David propose sa caméra à qui veut l'accepter. Fab la prend en croupe, tournée vers l'arrière, pour filmer niglo. C'est notre tour. Vivien fait de nouveau quelques tours, mais est obligé d'arrêter, journée terminée pour lui. J'écourte également, complètement crevé. Chassoot, qui a fait la route en moto depuis Roanne pour nous voir nous rejoint dans le paddock.
Un peu fatigué, concentré sur la récupération, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé à se moment-là. J'ai décidé de sauter une session. Pas de risques inutiles. Les débutants sont peu nombreux à rouler. Fab en profite pour faire une session supplémentaire et emprunter à niglo son RC8. Il revient, pas très convaincu. Arrive ma dernière session (j'ai décidé de ne pas faire non plus la septième et dernière de la journée). Fab et niglo en sont également. Ils me doublent comme des missiles. Je rentre après une vingtaine de minutes, alors que Fab allait me dépasser pour la deuxième fois.
Je quitte l'équipement, et on commence à ranger. Le chargement des trois voitures est terminé. Certains repartent en piste. Nous reprenons la route Fab et niglo mènent. On s'arrête en chemin pour boire un coup. David, qui a passé sa journée à baver pendant que les autres roulaient paient sa tournée. On pourra le remmener. Après un verre chacun, on reprend la route. Le Mitsu part devant et nous lâche. On les rattrape et les double alors qu'ils se sont arrêtés sur le bord de la route pour vérifier les sangles.
On rentre chez Vivien, chacun regagne ses foyers. Une excellente journée pour mon compte. Je regrette que Vivien n'ait pas pu en profiter davantage. Mais toute médaille a son revers, et
la poule aux pâtes l'euphorie laisse place à la déprime du dimanche soir et à la fatigue. Aujourd'hui, les courbatures se font plus que ressentir. Les cuisses souffrent. La marche n'est pas trop difficile, ni les montées d'escalier. Ce n'est pas le cas des descentes. Les jambes sont lourdes. J'ai du mal à m'assoir et à me relever.
Vivement la prochaine.
PS : je n'ai pas assez d'espace pour mettre la vidéo
Je pensais pas que ce serait si gros et je pensais avoir plus d'espace